18 Mar Le « vrai visage » du FN vu par le PS
Le PS a plongé la France dans une situation désastreuse mais il ose encore se poser en donneur de leçons. Dans un essai de 89 pages qui vient d’être publié par la Fondation Jean Jaurès, faux-nez du PS, les eurodéputés socialistes français entreprennent en effet de révéler, sous la houlette de Pervenche Bérès, le « vrai visage » du FN. Pour ce faire, ils ont scruté à la loupe les faits et gestes des eurodéputés FN, preuve qu’ils avaient du temps à perdre, à moins qu’il ne faille y voir le signe d’un certain affolement.
L’ouvrage est bien entendu écrit entièrement à charge. Les eurodéputés FN y sont accusés, au mépris de la présomption d’innocence qui devrait s’attacher à l’affaire dite des « assistants fictifs », d’être malhonnêtes. Ils y sont même ouvertement soupçonnés de s’être laissés corrompre par la Russie. Enfin, pour faire bonne mesure, ils y sont accusés de « racisme latent » (p46).
Malgré ses efforts, l’ouvrage ne parvient pas à convaincre. Pire : il rate son objectif en rendant involontairement attrayants les eurodéputés FN qu’il cherche à déconsidérer. Il avoue ainsi l’existence d’une « stratégie de cordon sanitaire » (p13) à leur encontre, et constate avec délectation « qu’en trente ans, neuf immunités d’eurodéputés français ont été levées : à huit reprises il s’agissait d’élus du FN ! » (p22). Sans s’en apercevoir, il accrédite ainsi la thèse de la persécution anti-FN exercée par le Parlement européen.
De la même façon, il me rend un hommage involontaire en soulignant que « c’est Gilles Lebreton qui représente la ligne frontiste » en matière de migration et de sécurité (p51), ligne qui consiste à lutter âprement contre l’accord de Schengen. Le déni de réalité atteint ici son paroxysme : « l’Union favoriserait une prétendue submersion migratoire » (p26), s’étranglent en effet les auteurs, niant ainsi la réalité de ladite submersion !
Madame Bérès et ses collègues socialistes reprochent également au FN d’être « obnubilé par l’identité de la France » (p39) comme si c’était un défaut. Ils dénoncent son « repli identitaire » et prônent plutôt « la mise en place de politiques publiques inclusives » (p41), perspective effrayante quand on sait que « l’inclusion » est une sorte d’anti-assimilation qui consiste à s’adapter aux moeurs des nouveaux arrivants, comme l’explique le rapport Tuot du 11 février 2013.
L’ouvrage sombre même dans le ridicule quand il donne pour preuve que le FN « stigmatise l’islam » (p42), que les eurodéputés frontistes « sont opposés aux signes religieux ostentatoires » mais qu’ils ne font « jamais mention, dans leurs discours, des signes ostentatoires chrétiens (…) comme les bijoux portés fréquemment par Marie-Christine Arnautu dans l’enceinte du Parlement européen » (p45).
En définitive, l’ouvrage est intéressant parce qu’il nous renseigne sur le défaitisme des socialistes et des tenants du Système qui avouent leur impuissance à endiguer notre montée en puissance. Il reconnaît en effet « l’influence croissante des élus frontistes et de leurs alliés au sein du Parlement européen » (p13), et admet pour s’en désoler qu’ils ont réussi à instituer un « tripartisme » (p20) en son sein, face à la gauche et à la droite pro-UE. Au-delà de ses critiques, il nous délivre ainsi un formidable message d’encouragement !
Gilles Lebreton, député français au Parlement européen.
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