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Réforme de la PAC : un meilleur avenir pour nos agriculteurs ?

Agriculture : la fausse stupéfaction du socialiste Éric ANDRIEU

28 Oct Réforme de la PAC : un meilleur avenir pour nos agriculteurs ?

Emboîtant le pas à l’accord trouvé au Conseil, le Parlement européen a voté la semaine dernière la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). Ce sont en tout trois textes qui se sont donnés pour mission de sortir l’agriculture européenne de l’impasse économique mais aussi sociale et environnementale dans laquelle elle se trouve.

L’apport majeur de la réforme est avant tout la prise de conscience de la Commission de l’échec de sa politique centralisatrice. En rendant aux États membres, grâce à la création de nouveaux « plans stratégiques nationaux », la compétence de décision sur leurs propres orientations politiques, elle reconnait enfin qu’il existe autant de modèles agricoles qu’il y a d’États dans l’Union. Une certaine forme de renationalisation de la PAC est ainsi réalisée.

Le nouveau cadre juridique consacre d’autres évolutions de bon sens. Il impose ainsi le plafonnement des aides à 100 000 euros, que j’ai défendu au sein du groupe de travail du Parlement européen et qui sera un excellent moyen de mieux orienter les aides de la PAC vers les exploitations familiales. La Reine d’Angleterre et le Prince de Monaco, qui sont de grands propriétaires terriens, n’ont que trop profité des largesses de l’UE ! La réforme de la réserve de crise, jusqu’ici inefficace, doit aussi être approuvée, car elle permettra de secourir les agriculteurs dans les périodes les plus difficiles.

Parler de victoire serait toutefois oublier un peu vite les insuffisances de cette réforme. Le budget de la PAC va hélas baisser, dans des proportions qui ne sont pas encore clairement fixées. C’est d’autant plus regrettable que cette baisse va s’accompagner d’une hausse des obligations environnementales, certes modérée, qui pèsera sur nos agriculteurs. À moyen terme, cette meilleure prise en compte de l’environnement devrait toutefois améliorer la qualité de nos produits et favoriser leur exportation. Il faut néanmoins condamner la folle politique de libre-échange de l’UE, qui continuera à encourager l’importation en Europe de produits ne respectant pas nos règles sanitaires et environnementales, entretenant ainsi une concurrence déloyale pour nos agriculteurs.

Cette réforme est probablement la dernière chance de l’UE de sauver la PAC, dont l’échec était devenu patent ces dernières années. Il faudra attendre de voir concrètement ce que donne son application pour savoir si cet objectif est atteint, ou s’il faudra provoquer une nouvelle réforme plus ambitieuse, et plus respectueuse des intérêts nationaux, pour préserver l’agriculture européenne et plus particulièrement l’agriculture française.

Les propos tenus sur ce site n'engagent que leur auteur et non pas le Parlement européen.