24 Avr Des mesures d’urgence trop lentes et trop maigres pour les marchés agricoles !
La Commission européenne a annoncé mercredi dernier un train de mesures destiné à aider le secteur agricole à faire face aux conséquences de la crise sanitaire que nous traversons.
Trois des nouveaux outils annoncés sont particulièrement bienvenus. L’aide au stockage privé permettra d’abord de retirer des produits du marché et ainsi absorber les surplus pour partie responsables de la chute des cours. La flexibilité des programmes de soutien au marché pour le vin et les fruits et légumes par exemple, autorisera ensuite à réorienter certains financements moins urgents vers les vraies priorités. Enfin, la dérogation à certaines règles européennes de concurrence donnera la capacité aux secteurs les plus touchés de s’organiser eux-mêmes pour stabiliser le marché.
Ces mesures de soutien s’ajoutent à celles déjà prises, telles que la prolongation des demandes de paiements PAC, l’augmentation des avances de paiement et le renforcement des aides d’État.
Si nous devons accueillir favorablement ces mesures, il faut souligner la lenteur préoccupante avec laquelle elles ont été adoptées. De trop longues semaines se sont écoulées entre le début de cette crise et la réaction des dirigeants européens. J’ai demandé la mise en place d’une aide au stockage dès le début du mois d’avril. Or l’aide qui vient d’être accordée est non seulement d’un montant très insuffisant (80 millions d’euros pour toute l’UE), mais n’est en outre pour l’heure toujours pas opérationnelle.
Ni aides à la réduction volontaire de production, ni aides à la distillation, ni mise en place de la réserve de crise n’ont été envisagées. La Commission ayant annoncé ne pas vouloir utiliser d’argent supplémentaire pour agir sur les marchés agricoles, il y a fort à craindre que ces mesures de bon sens ne voient jamais le jour. Cette inertie ne pourra avoir d’autres résultats que d’aggraver une situation déjà catastrophique et de montrer l’incapacité totale de l’Union européenne à aider les États dans les moments difficiles. A l’heure où M. Macron n’a rien d’autre de plus intéressant à faire que de promouvoir une souveraineté européenne imaginaire, nos agriculteurs ont toutes les raisons de s’inquiéter !
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