03 Juin Plan d’urgence pour la viticulture : le compte n’y est pas !
Le 4 mai dernier, la Commission européenne a présenté son plan d’urgence pour aider le secteur viticole à faire face à la crise sanitaire actuelle. Parmi les mesures annoncées, deux font partie de celles que je réclamais depuis des semaines : l’aide à la distillation et l’aide au stockage. Mais leur montant s’annonce très insuffisant, et elles prendront fin dès le 15 octobre, date à laquelle la situation ne sera très probablement pas redevenue normale.
Malgré tout, lors du vote du 2 juin en commission de l’Agriculture, je ne me suis pas opposé à ce texte, car l’aide qu’il apporte vaut mieux que rien. Je reste cependant conscient que ces mesures ne sont pas à la hauteur de la situation grave dans laquelle se trouve la viticulture française. Aux sanctions douanières américaines décidées juste avant la crise sanitaire s’ajoutent les problèmes de fermeture de certains marchés à l’export et de baisses de la consommation. En France, cela représente une perte de 80% de chiffre d’affaires pour certains viticulteurs.
Force est de constater qu’avec ce plan d’urgence, le compte n’y est pas. Sur le fond, l’intervention immédiate sur le marché, que je ne cesse de demander, est largement insuffisante. En se contentant d’accorder aux producteurs une flexibilité restreinte et limitée dans le temps, la Commission fait le choix d’une réponse à court terme, non proportionnée aux enjeux. D’un point de vue financier, l’Union refuse encore et toujours de donner le moindre centime, laissant aux États la charge pécuniaire de ces mesures. Alors que dans le même temps, des centaines de milliards d’euros sont annoncées pour la sortie de crise des industries et des services, il apparaît une fois de plus que la viticulture, comme l’ensemble de l’agriculture, n’est pas un sujet prioritaire pour les dirigeants européens.
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